Le Musée du Quai Branly propose aux visiteurs de voir 150 costumes et parures traditionnelles du Proche-Orient sélectionnés par le couturier Christian Lacroix.
e rendre au Quai Branly, c’est partir. D’habitude on prend le TGV ou un charter pour se dépayser et fuir le brouhaha assourdissant de la caiptale. Mais il subsiste encore quelques lieux qui permettent l’évasion. Totale. Vous êtes à Paris intra-muros et vous n’y êtes plus. Parti. Bien loin. Le jardin du Palais-Royal, la place des Vosges, la rue de Bercy et… le quai Branly.
Aller au musée du Quai Branly c’est partir en voyage, voguer vers des destinations, aller à la rencontre des cultures, des coutumes et des histoires. Car le musée sait raconter les histoires et vous faire partir. Déjà Teotihuacan, Fleuve Congo, Lapita, Baba Bling, une semaine en Himalaya….. Voici maintenant un aller-retour vers le Proche-Orient avec cette exposition exceptionnelle consacrée à l’Orient des Femmes. De la Syrie jusqu’aux confins du désert du Sinaï, Christian Lacroix nous invite à découvrir parures, costumes, robes et ensembles portées par les femmes. Parées de leurs plus beaux atours il est aisé de les imaginer dans leur quotidien à travers leurs maisons ou dans les rues escarpées des casbahs.
L’orient. Les senteurs. Les parfums. Les marchés. Les souks. Leurs habitantes aussi. Bédouines, Paysannes, Gitanes, druzes, femmes de David, de Moïse ou de Jacob. Ce pourrait-etre aussi Shéhérazade. Toutes ces femmes se sont parées, se sont habillées pour être belles. Ces femmes syriennes, jordaniennes, turques, Ottomanes, Libanaises, Palestinennes ou Egyptiennes ont joué de mille couleurs et se sont transmis les savoirs-faires de la broderie et de la couture pour se donner allure et grâce.
Il faut observer chaque tenue. Dans le détail. Observer les couleurs. Observer les coupes. Observer les finitions. Observer les matières. Alors, on y voit les femmes qui s’en habillent. Avec, autour, les bruits des marchands et les paysages. Oui, ces robes sont habitées. La plus ancienne remonte au XIIIème siècle tandis que le reste de la collection nous montre le quotidien du XIXème siècle à nos jours.
Chaque vêtement nous livre ses points, ses motifs et sa matière. Chaque présentation nous donne à voir l’élégance et le raffinement. Ici ni Dior, ni Chanel et pourtant un défilé de formes et de couleurs. Des noirs et bleus syriens, de l’ocre et du brun bédoin, de l’indigo jordanien. Tout laisse imaginer la coquetterie et l’esthétique des habitantes du croissant fertile.
Depuis 5000 ans la soie s’est frayée un chemin dans le commerce et dans la création, provoquant dans notre histoire la découverte de la broderie, du point et de la confection. S’en est suivi le développement de la mode qui, elle, a dicté ses règles et imposé ses styles. Ce voyage qui vous est offert est un hymne au-savoir faire, à la création mais aussi à la féminité et les mots de Chateaubriant dévoileront un peu plus le mystère des femmes d’orient : « Leur démarche est fière, leur port est noble et par la régularité de leurs traits, la beauté de leur forme et la disposition de leur voile, elles rappellent les statues des prêtresses et des muses ».
Ajoutons à cela des poupées, des gouaches et des bijoux, nous auront touchés là les trousseaux les plus précieux du Proche-Orient. Des milliers de femmes. Autant de princesses.
ALBUM PHOTO
L'orient des femmes, musée du Quai Branly jusqu'au 15 Mai 2011.