Original, bien écrit et très inspiré, le documentaire de Patrick Jeudy sur la famille Kennedy est bouleversant.
Joseph Kennedy aurait voulu que l’histoire retienne un mythe, une puissance. Lui, l’ambassadeur, a élevé ses enfants dans un seul but : être parfait et accéder au pouvoir. Pourtant, l’histoire joue parfois de drôles de tours et l’avenir réserve bien des surprises. Aujourd’hui nous retenons des Kennedy des destins brisés, des enfances sacrifiées, des personnalités blessées….
Depuis l’assassinat de John, nous avons eu droit à une pléthore de documentaires. Celui-ci écrit par Gérard Miller est tout à fait original : il donne le point de vue des enfants avec le témoignage des Nannys qui vécurent autour d’eux.
Caroline, Robert, Christopher, Mary, John-John ou David étaient des enfants quand leurs pères et oncles furent abattus, quand le clan les a pris en charge, quand il a fallu poursuivre…. Des gamins pourris par l’argent et la vanité du pouvoir et pourtant……
Voici un extrait « Ted perdra face à Jimmy Carter. Un Kennedy perdu ? Une première ! Les enfants comprennent que s’en était bien fini pour eux de la politique. Ils étaient égarés, ils deviennent hagards. Ted ne fut que le pilier d’un château de carte.
Sa campagne ratée n’avait qu’exacerber la rivalité entre les cousins, entre les frères. Ted occupait toujours la une des magazines à cause de l’amputation de son fils, de l’alcoolisme de sa femme, mais il ne pouvait faire en rien figure d’autorité pour ses enfants toujours anxieux de savoir qui parmi eux pouvait bien avoir le Don. » *
« Oui, il était écrit que ces enfants descendus du ciel pour habiter avec ivresse la Maison Blanche passeraient leurs vies à tutoyer la souffrance et le malheur. Il était écrit qu’ils offriraient au monde une légende digne de la mythologie mais qu’ils la lui offriraient en laissant le destin prélever sur chacun d’entre eux une livre de chair » *
Il n’y a pas de Kennedy heureux est un documentaire France 3-Programme 33 présenté par Béatrice Schönberg dans le magazine Hors Série
* texte de Gérard Miller.
Jean Thévenin